Formation aux fonctions de l’écrivain public du 02/10 au 19/12/2023

Quand ? Du 2 octobre au 19 décembre 2023, à raison de deux jours par semaine

Où ? A Mons

Séance d’informations : le 29/08/2023, de 10h à 12h, Rue de Nimy 37/39 à Mons

Intéressé(e)? Envoyez d’ores et déjà votre CV et lettre de motivation à marie.demoustiez@pac-monsborinage.be 

Objectifs de la formation : acquérir les compétences pour apporter un soutien gratuit et confidentiel à la rédaction de courriers administratifs ou privés à des publics aux demandes diversifiées, transmettre les informations permettant aux bénéficiaires de devenir plus autonomes dans leurs démarches et développer des actions collectives à partir des situations émergeant dans les permanences (ateliers d’écriture, lectures à voix haute, recueils de récits de vie, de mémoires collectives,..).

Formation organisée par la régionale de Pac Mons-Borinage.

Les aventures masquées des écrivains publics

Chaque membre du réseau a été, par la force des choses, obligé d’évoluer dans un environnement (familial, social, professionnel) différent du quotidien avant confinement.

On peut vivre ce confinement avec philosophie et/ou pénibilité, le subir comme une frustration,  l’apprécier comme une parenthèse de repos forcé ou encore tout ça à la fois. 

Il peut aussi arriver que cette période particulière amène à s’interroger sur son propre fonctionnement ou celui du monde en général. Cela induit peut-être une envie de changements à différents niveaux, de nouvelles aspirations.

C’est peut-être aussi un moment qui interpelle par rapport à sa propre vie, à ce qui nous attend demain, à faire le point sur son vécu personnel ou encore relever ce qui nous inquiète pour l’avenir.

Certains écrivains publics de la régionale se sont exprimés afin de laisser une trace en cette période particulière.

Je vous invite à découvrir leurs textes.

Marie DEMOUSTIEZ
Coordinatrice du réseau des écrivains publics de la régionale Mons-Borinage

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Petit lexique  d’une confinée

Vacances

Plus de réunions, de conseils d’administration, de formations.

Plus de cours de danse, de permanences.

Vacances !

Déconnexion

Distanciation  physique avec l’ordinateur pour profiter du temps retrouvé.

Marcher

Marcher pour décompresser, se ressourcer.

Marcher pour oublier, pour méditer.

Marcher encore et encore.

Patience

Cultiver sereinement la mère de toutes les vertus.

Ennui

Retrouver le plaisir de l’ennui.

Respirer

Respirer au rythme de mes pas.

Respirer pour savourer d’être en vie.

Déconfinement

Terme nouveau décliné à toutes les sauces.

Avenir

Jeté aux oubliettes.

Vain questionnement.

Rêve clandestin.

Et après ? Et l’après ?

A nous de l’inventer !

Fabienne F.

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En attendant les beaux jours : journal d’une confinée…              

Samedi 21 Mars 2020

Voilà, c’est le printemps. Malgré le vent glacial, les jonquilles sont en fleurs, les oiseaux chantent et l’herbe pousse… Et pourtant…

Oui, et pourtant, ce printemps ne ressemble à rien de connu : la situation est inédite, anxiogène et angoissante. Nous sommes en confinement, le pays est à l’arrêt, le monde est à l’arrêt à cause d’un virus, un minuscule virus qui ne se voit pas mais qui tue sans distinction les hommes, les femmes de toutes conditions, de toutes races, riches et pauvres, adultes et vieillards….

Le monde a peur, les humains ont peur… eux qui se pensaient plus forts que la nature elle-même, paniquent pour eux, pour leur famille, leurs amis, leurs parents et aussi pour leur travail, leurs loisirs, leurs voyages… leur vie tout entière qui vient de s’arrêter brusquement sans savoir le temps que va durer ce confinement obligé.

Je ne suis pas différente d’eux : moi aussi, j’ai peur pour moi, mon compagnon, mes amis, ma famille, ma vie. Où tout cela va-t-il nous mener ?  

Vendredi 27 Mars

Et voilà, ça continue. .. Ce matin, grande promenade seule vers le village voisin : je traverse les bois, il y a du soleil, les oiseaux chantent, la nature est belle, c’est le printemps. Plaisir de la marche dans le calme complet. Très peu de personnes dehors.

Arrivée sur la place du village, je sonne chez I. Elle est là, sourires et chaleur. Elle me propose un café derrière sur la terrasse au soleil. On parle, on rit, on partage nos inquiétudes et nos espoirs… C’est bon de parler à une amie. C’est tellement bon de partager ce que l’on ressent, en toute amitié et discrétion. Elles sont là, les vraies valeurs. L’amour, l’amitié, le partage… tout ce qui fait que nous sommes pleinement humains.

Jeudi 2 Avril

Quand l’homme n’aura plus de place pour la nature, peut-être la nature n’aura-t-elle plus de place pour l’homme. » (Stefan Edberq)

Eh voilà, c’est le début de la troisième semaine de confinement. Les « nouvelles » n’en sont pas, elles nous disent que la Belgique a passé le cap des 1000 morts, dont une petite fille de 12 ans.

Il y a des moments où ça va, il y en a d’autres où je suis complètement démoralisée.

Lundi 13 Avril

Cela fait presque un mois maintenant… un mois de con… Même le mot commence à m’énerver.

Le pire, c’est qu’on ne sait pas, on ne sait pas quand on pourra reprendre une vie normale – mais qu’est-ce qu’une vie normale au fond ? – on ne sait pas qui pourra sortir, les spécialistes eux-mêmes n’ont aucune idée de la suite des événements.

Jeudi 30 Avril

Eh voilà, cela fait six semaines de confinement, un mois et demi ! On avance des dates pour un dé-confinement lent, progressif, pas tout le monde en même temps… et puis, on recule : masques ou pas masques, vacances ou pas, … en fait, j’en ai marre : je ne supporte plus les « infos », fake news et nouvelles en tous genres…

Je n’ai plus envie de rire – ni de pleurer d’ailleurs, –  j’ai envie d’autre chose… mais quoi ? 

Françoise M.

Comment, en 2020, j ‘ ai vécu le confinement

            Je mentirais en disant très bien. Généralement très actif, j’ai vécu cette période assez bizarrement, j’ai eu pas mal de passages de repos complet. Contrairement à mes habitudes, j’étais plus souvent à ne rien faire qu’au travail. Une autre façon de vivre, mais qui n’a pas changé mes idées. Pas de soucis, pas de stress, un moral au zénith, pas de provisions – uniquement le nécessaire pour quelques jours –. Je continue à vivre sur ma lancée, au ralenti certes, mais sans rien y changer à part l’absence de mon ALE, ce qui me fait faire la lessive et la vaisselle, charges dont je n’avais plus l’habitude. Pour faire la vaisselle, j’ai dû m’asseoir, ce n’est pas pratique et, pour pendre le linge, j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois, entrecoupées de périodes de repos. Mon corps vieillit, mais à part cette usure logique, je me trouve en bonne santé et je veux le rester. Pris au dépourvu, je n’ai pas pu réagir à l’absence de cette dame. J’aurais dû proposer le télétravail, très à la mode aujourd’hui. Mais il aurait fallu qu’elle m’explique, à distance, ce que j’aurais dû faire à sa place. Encore, eût-il fallu, que j’en fusse capable !                                 A noter que le télétravail se généralise de plus en plus, dans les administrations communales notamment, alors que les bureaux sont déserts pour la plupart et que les ouvriers communaux ne s’activent plus sur les chantiers. Par contre, le bourgmestre de Saint-Georges estime que le travail doit se poursuivre et tout cela en dépit des mesures imposées par le Conseil National de Sécurité. Même l’aéroport de Charleroi ferme ses pistes.

            Vous qui me lisez, je ne sais pas comment vous faites pour reconnaître les jours de la semaine. En ce qui me concerne, semaine ou week-end, je ne vois plus de différence sauf que le temps me paraît un peu plus long !

            On ne parle peut-être pas encore, au début de cette crise, de confinement, mais dans certains pays, il y a interdiction de circuler. J’ai reçu, le 9 mars, d’un ami et collègue, écrivain public en vacances en Italie, dans la famille de son épouse, un mail, en copie qui disait ceci : « Les événements se précipitent ici et l’interdiction de circuler concerne à présent la province où je me trouve (Vercelli) : coincé jusqu’au 3 avril (au plus tôt) je ne pourrai donc être présent à la réunion. De votre côté, soyez tous prudents : notre gouvernement n’a pas pris la mesure de la menace et vous risquez de vous retrouver dans une situation égale ou pire qu’en Italie… et ce n’est pas une plaisanterie. On en reparle dans quinze jours – trois semaines… Le virus a un pouvoir de contagion sans précédent et, même si le taux de mortalité est faible, sa puissance va engorger les services d’urgence et de réanimation avec les personnes âgées en complications respiratoires et les malades en baisse d’immunité. Chaleureusement. (Paul) ». A noter que Paul avait raison, un mail du 19 mars de la RTBF nous apprend que le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé que les mesures de confinement prises depuis une semaine en Italie, seraient « prolongées à leur échéance », le 3 avril.                      « Les mesures que nous avons prises, tant celle qui a entraîné la fermeture d’une grande partie des entreprises et des activités individuelles dans le pays, que celle concernant les écoles, ne peuvent être que prolongées à leur échéance », a déclaré Giuseppe Conte dans le quotidien Il Corriere della Sera de jeudi. Il faut savoir que Paul est docteur en médecine de son état, et même s’il en a quitté la carrière aujourd’hui, il sait de quoi il parle et dix jours après, quand je revois ce texte, c’est bien de la situation, chez nous, dont il parlait.

 Je reçois à l’instant (21/3) un message de Françoise, une autre collègue du réseau des écrivains publics, confinée, elle aussi et qui pense que je dois trouver le temps bien long.       

CONFINEMENT … 

            Le dictionnaire Larousse nous apprend que « le confinement est l’action de confiner, de se confiner dans un lieu ; c’est le fait d’être confiné. » Il donne comme exemple « la situation d’une population animale trop nombreuse dans un espace trop restreint et qui, de ce fait, manque d’oxygène, de nourriture ou d’espace. » Nous voilà ramené à une population animale, mais soyons satisfaits qu’on ne nous ait pas trouvé un nouveau nom anglais puisque dans cette langue, cela s’écrit : confinement, mais se prononce … Ce confinement, nous, les personnes âgées, nous l’avons connu pendant la dernière guerre mondiale et certains, comme les prisonniers de guerre et autres déportés, en ont souffert.

            Un autre dictionnaire nous donnera comme définition : « cantonnement, quarantaine, caserne, isolement, baraquement, campement. » Avec quarantaine, c’est déjà mieux . La quarantaine consiste à isoler des personnes, des animaux ou des végétaux durant un certain temps, en cas de suspicion de maladie contagieuse, pour empêcher leur propagation. En empêchant les personnes d’avoir des contacts avec des individus sains se trouvant à l’extérieur de la zone de confinement, on rend la contagion impossible et les maladies infectieuses disparaissent d’elles-mêmes. C’est une mesure-barrière ; l’une des méthodes de prévention et de gestion des risques liés aux maladies infectieuses.

            Continuons nos recherches et nous trouvons dans un troisième document : « Isolement (d’un prisonnier) – semble ne plus être employé –, ou le fait d’être retiré, action d’enfermer, le fait d’être enfermé dans des limites étroites. » Ou encore : « interdiction faite à un malade de quitter la chambre » et pour terminer, on en revient aux animaux – et aux plantes – : « maintien d’un être vivant, animal ou plante, dans un milieu de volume restreint et clos. »

            La RTBF, quant à elle, nous donne le mot d’ordre suivant : « Chacun doit rester chez soi au maximum pour limiter les contacts extérieurs. » Sans oublier que, le 29 mars prochain, c’est le changement d’heure. Quelle chance ! tout le monde pourra… rester chez lui une heure de plus.

            Et si vous voulez alimenter votre savoir, consultez Wikipédia.

PANDEMIE …

            Quant à pandémie, la définition est plus simple : « Épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier. » C’est bien notre cas, nous sommes en plein dedans.

CORONAVIRUS …

            Les coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l’homme, allant du rhume banal au SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus) et qui causent également un certain nombre de maladies chez l’animal. Ce nouveau coronavirus est une souche particulière qui n’avait encore jamais été identifiée chez l’homme. Depuis la fin de l’an dernier, les cas se multiplient. Et aujourd’hui, malgré le nombre de cas notifiés jusqu’à présent, on a très peu d’informations sur la transmission, la gravité et les conséquences cliniques de cette infection. D’après l’Organisation mondiale de la santé, le Coronavirus se caractérise par une infection respiratoire aiguë généralement caractérisée par de la fatigue, de la fièvre, de la toux ainsi que des difficultés respiratoires. Des symptômes comparables donc à ceux de la grippe saisonnière ou d’un gros rhume. Certains patients présentent des douleurs, une congestion nasale, un écoulement nasal, des maux de gorge ou une diarrhée. Ces symptômes sont généralement bénins et apparaissent de manière progressive. Certaines personnes, bien qu’infectées, ne présentent aucun symptôme et se sentent bien.                                                               La plupart (environ 80 %) des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement particulier.

COVID-19 …

            Quand au  COVID-19 (ex 2019-CoV) c’est le nom qui a été donné à ce coronavirus qui s’est propagé depuis la Chine fin de l’an dernier et qui, aujourd’hui,  impacte sérieusement notre pays.

            Ceci nous amène, forcés et contraints , à revoir notre façon de vivre. Les anciens, comme moi, n’ont jamais connu pareille situation dans notre beau pays et nous devons nous plier aux nouvelles règles qui sont imposées. Il y va de notre bien, il y va de notre vie. Il y a certainement matière à écrire un livre sur cette situation exceptionnelle que nous vivons aujourd’hui, là n’est pas mon intention, mais je souhaite coucher sur papier, tout ce qui se passe, suite à cette situation que nous n’avions jamais connue et que j’espère exceptionnelle et très passagère.

            Je l’avoue, je suis complètement désorienté, mon agenda est vierge de tout contact de quelque nature que ce soit jusqu’au 5 avril au moins, c’est la date qui nous est le plus souvent communiquée. En ce qui me concerne, c’est Enéo qui a essuyé les plâtres en supprimant deux réunions à Namur les 12 et 13 mars. Et à cette dernière date, suite à l’interdiction de visites dans les maisons de repos, ma lecture hebdomadaire étant bien entendu annulée, de même que le lundi suivant, date à laquelle était programmée le dernier demi-jour de formation sur la vieillesse qui était prévue dans un home de Tournai : supprimé, évidemment.

            Un peu à la fois, tout a été supprimé : repair-café, Alzheimer-café, permanences d’écrivain public. Tout ce qui sportif, comme l’A.G. de la LBFA, l’amicale des officiels, tout ce qui est culturel, etc… Les derniers jours de la semaine dernière, j’ai encore fait quelques courses, mais je n’ai aucune provision d’avance, je n’en vois pas la nécessité. Mais demain ou après, mes petites réserves seront épuisées, il faudra les reconstituer. Heureusement, les commerces d’alimentation qui restent ouverts, y compris le week-end, ont pensé à tout : ils ont prévu des horaires spéciaux pour les personnes âgées et cela dès la première heure d’ouverture. Pas de chance pour moi, quand je n’ai rien de programmé, je me lève plus tard. Je ferai la file et j’attendrai sagement mon tour. Ce qui m’inquiète un peu, ce sont mes lunettes de lecture dont je n’ai aucune nouvelle. Je devais les recevoir, déjà, vendredi dernier, le délai est passé de plusieurs jours et je n’ai pas de nouvelles. Ce n’est pas grave, je m’en tire avec une paire à deux euros cinquante !                     Le commerce qui devait me les fournir est fermé et pourtant les mesures prises le 17 mars par le gouvernement fédéral prévoient que « les opticiens peuvent rester ouverts parce qu’ils font partie des secteurs essentiels, à condition que les mesures de distanciation sociale soient respectées. »

            Je voulais répondre à l’appel lancé par notre animatrice des écrivains publics de faire un texte sur cette période qui aura marqué la fin de ma vie mais en relisant le début du texte que j’avais écrit au jour le jour, j’en étais déjà à la vingtième page. Je conserve le début et j’efface la suite, sans la relire, parce que je me demande où je vais pouvoir m’arrêter .

            Mes activités d’écrivain public sont tombées à pratiquement zéro. Deux demandes en tout et pour tout. La première concerne le décès d’une personne handicapée dont je m’occupais et pour qui je venais d’introduire un dossier de demande d’intervention à l’AVIQ. Dossier sans suite, vous vous en doutez.                                                      Par contre, à la demande de sa fille unique, j’ai pris contact avec le notaire et le bureau d’enregistrement. La seconde demande concerne un chômeur, aussi habitué de mes services, qui souhaite maintenant s’installer comme maraîcher. Du travail en perspective pour toutes les formalités nécessaires. A revoir après le confinement !

            Pendant cette période, j’avais trois rendez-vous médicaux en clinique. Les deux premiers ont été traités par voie téléphonique, le troisième, aujourd’hui, dans une clinique de jour.

            Je dois avouer qu’un problème important est venu perturber mon emploi du temps. Normalement j’imprime assez bien, venant d’internet ou des courriels que je reçois. Mon imprimante s’est bloquée dès le début du confinement. Pas moyen de me faire dépanner. Dépanner, façon de parler, elle est irréparable et hier, j’ai fait l’acquisition d’un nouvel accessoire qui, j’espère pourra être branché lundi prochain.

            Je vais continuer à vivre cette fin de période de confinement en respectant scrupuleusement les directives – quelquefois contradictoires – , qui nous sont diffusées à longueur de journée.

Roland MAURY
14 mai 2020

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De l’inspir à l’expir

Mi avril 2020, Val des Écoliers, les cerisiers du Japon sont en fleurs… et ce confinement qui n’en finit pas, telle une longue respiration, entre l’inspir suspendu et l’espoir d’un expir tardant à venir, rétention d’un souffle d’espérance d’une prochaine expiration libératrice.

Dans l’air, flottante et  invisible, minuscule bombe casquée de picots venimeux cherche cellule humaine. Systèmes immunitaires non défaillants s’abstenir !

Défiant toute frontière terrestre, un caméléon mortel a soudainement frappé, fauteur de troubles sans âme. Certains s’interrogent : la planète se vengerait-elle d’avoir été trop malmenée ? Au-delà de l’effet papillon, du pôle Nord au pôle Sud, il pleut du corona. Insaisissable vecteur d’émotions d’effroi, le cauchemar sonne à nos portes. Covid 19 est là, possible menace d’extinction de verrous d’une mondialisation à outrance.

Alors que les linceuls se couchent par milliers, les pontes de la finance tremblent. Les masques de fortune filtrent tant bien que mal l’ennemi invisible, passoires d’un monde devenu étrange. La science s’ébranle, l’avenir est incertain.

Humain, souviens-toi de ces forêts qui brûlent, des inondations engloutissant tes frères, de la famine qui les décime, loin de toi, si loin de toi.

Hier, il était minuit moins cinq. Quelle heure est-il ce matin ?

Le réchauffement climatique, Trump l’avait dans son pantalon. La course effrénée à la consommation maintenait l’économie en croissance, au prix de l’exploitation de populations entières à l’autre bout de la planète. La Terre était à nous, peuple prétendument civilisé.

Dé-lo-ca-li-ser, pour produire plus et à bas prix, peu importe les conséquences, quitte à creuser l’écart entre le monde des nantis et celui d’une population ayant pour seul crime à son actif de n’être pas bien née. L’arche de Noé s’est réinventée, menée par des cow-boys assoiffés de pouvoirs et d’argent.

Mais voilà, contre toute attente, une indicible bombe casquée vient de faire voler en éclats nos certitudes, nos habitudes. Retour aux fondamentaux.

Ton rêve de vacances aux horizons lointains s’éloigne tandis que nos soignants s’épuisent, tout comme ces autres héros de l’ombre qui approvisionnent les rayons de tes magasins ou contribuent à faire en sorte que tu puisses encore manger au-delà de ces temps incertains.

Que feras-tu, toi, quand tu auras retrouvé le vent de la liberté ? Avant d’ouvrir ta porte, auras-tu pris conscience de la fragilité de ton espèce, oseras-tu encore te fier à l’étanchéité des murs épais derrière lesquels tu t’es tenu confiné tant de temps ?

En guise de réponse, je te livre le message d’une dix-neuvième identification de coronavirus : Ne sous-estime plus jamais l’espace de ton inspir et de ton expir, cet air d’incertitude qui continuera désormais à virevolter autour de toi…Puisse ton embarras laisser meilleur le monde aux enfants de demain !

Bernadette JORIS

Texte rédigé à Mons, le 15 avril 2020.

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Actions anti-corona

Vivre  le confinement (c’est)

Adapter son comportement (et)

Choisir son déguisement

Accepter d’être différent

Travailler le comment

Envisager les changements

Refuser le découragement

Fuir l’énervement

Favoriser le dévouement

Applaudir les soignants

Apprécier le présent

Réfléchir au temps

Envisager demain autrement

Image

Nouvelles permanences écrivain public à Frameries

Permanences des écrivains publics : mesures Covid

Durant la crise sanitaire, les écrivains publics s’adaptent et restent à votre service.

Que ce soit par téléphone ou en présentiel
avec le port du masque, une distanciation physique et le gel hydroalcoolique à disposition,
nous continuons à vous aider dans la mesure du possible.

Où trouver une permanence ?

Écrivains publics : donner un coup de plume

Rédiger un courrier administratif. Construire un discours. Préparer un CV. Écrire une lettre d’amour… À Mons comme ailleurs, la fonction d’écrivain public se veut pratique et diversifiée. Politique aussi, quand elle consiste, par le biais d’ateliers d’écriture, à identifier des problématiques de société et à les porter sur la place publique.

Le rendez-vous fixé à la régionale de Mons-Borinage du réseau Présence et Action culturelles (PAC) – le mouvement d’éducation permanente qui a lancé et coordonne le réseau Espace Écrivain public – se déroulera via écrans interposés, situation sanitaire oblige. Parmi les trois interlocutrices, Fabienne Fays, 62 ans, ex-professeure de langues classiques, qui assure une permanence d’écrivain public, deux fois par semaine, à la bibliothèque communale de Mons. « Contrairement aux idées reçues, les personnes qui prennent rendez-vous avec moi ne sont pas forcément illettrées ou analphabètes, commente la bénévole. Elles ont besoin d’être accompagnées pour leurs écrits parce qu’elles ne s’y retrouvent pas dans les démarches administratives à accomplir, parce qu’elles ne comprennent pas ce que l’on attend d’elles, parce qu’elles ne disposent pas des outils technologiques pour répondre à leurs courriers… La fréquentation des permanences et le motif de consultation varient d’un territoire à l’autre. Ici, à Mons, ce sont surtout des femmes, âgées de 20 à 60 ans, qui se sentent démunies. Coupables, aussi. »

Comme le souligne Marie Demoustiez, animatrice et coordinatrice de la régionale PAC de Mons-Borinage : « Le langage des courriers administratifs se complexifie et gagne en agressivité. Il met des échéances, il culpabilise, il sanctionne. De plus en plus d’actes doivent désormais être posés par voie informatique. Obtenir un Rail Pass, par exemple. Ou demander une bourse d’études. Parfois la solution, c’est de téléphoner et – comme c’est le cas souvent pour les appels administratifs – de devoir attendre longtemps avant d’éventuellement pouvoir parler à un opérateur. Or, tout le monde ne dispose pas d’un téléphone avec un abonnement ‘appels illimités’. Bref, la fracture numérique se fait sentir dans nos permanences individuelles. Et le confinement n’arrange rien. À travers ce service gratuit à la population, nous tâchons d’éviter que certaines personnes fragilisées ne renoncent à faire valoir leurs droits1. »

Écrire leurs mots

Encore faut-il avoir connaissance de ce service d’écrivain public. Et en franchir la porte… « Beaucoup n’osent pas, regrette Bernadette Joris, 66 ans, également écrivaine publique à Mons. Le terme ‘écrivain public’ fait très savant. Il a une connotation littéraire, solennelle, alors qu’en pratique, nous aidons à la rédaction. Qu’il s’agisse d’un courrier administratif, d’un curriculum vitae, d’un discours pour un mariage, un enterrement, un départ à la retraite, d’une lettre à un amoureux ou à un enfant…, peu importe. Nous prêtons notre plume pour écrire leurs mots. » Le courrier est d’ailleurs signé par le bénéficiaire. Un cadre déontologique est fixé pour éviter au bénévole de sortir de son rôle et d’endosser celui d’un assistant social, d’un juriste ou celui d’un secrétaire…

« À travers ce service gratuit à la population, nous tâchons d’éviter que certaines personnes fragilisées ne renoncent à faire valoir leurs droits. » Marie Demoustiez, animatrice et coordinatrice de la régionale PAC de Mons-Borinage

« Par le biais d’un jeu de questions-réponses, nous clarifions la demande du bénéficiaire, précise Fabienne. Parfois, en une permanence, le courrier est rédigé et transmis. Parfois, le sujet à traiter nécessite de se rencontrer à plusieurs reprises. Le temps de réunir des documents ou de laisser la personne cheminer… Le temps aussi de nous renseigner, car nous n’avons pas réponse à tout. D’où l’importance de notre réseau d’écrivains publics et de nos groupes de réflexion qui nourrissent la pratique ! » Et Marie Demoustiez d’ajouter : « L’encadrement qui est proposé aux bénévoles les formes aux enjeux et aux limites que suppose l’accompagnement mais aussi à différentes compétences comme l’écoute active et les outils d’animation pour libérer la parole en individuel et en collectif. Notre mission consiste à aider les personnes à exprimer les difficultés qu’elles rencontrent et, si elles relèvent de faits de société, à les rendre visibles dans l’espace public afin d’interpeller le politique, enclencher le débat et activer une recherche de solutions. »

Délier leurs maux

À Mons, depuis maintenant cinq ans, Marie et Bernadette s’investissent dans la problématique du logement. « Partant du constat que beaucoup de monde vivait dans la rue, nous avons voulu aller à la rencontre des SDF afin de comprendre leur réalité, expliquent-elles. Nous avons animé un atelier d’écriture au centre de jour l’Escale, durant lequel la parole s’est petit à petit déliée pour faire place au vécu, à l’intime… Et de ces échanges est sorti un livre intitulé Murmures de la Rue (éd. P.A.C. « Agir par l’Écriture », 2017)qui déconstruit l’imaginaire collectif en cassant de nombreux stéréotypes. » Pas question pour l’animatrice et l’écrivaine publique de s’arrêter en si bon chemin : après avoir exploré la problématique de la vie en rue, elles décident de s’intéresser à celle du mal-logement.

En partenariat avec la Maison Saint-Paul, un lieu d’accueil pour hommes en difficulté, elles montent un atelier d’écriture à destination d’une quinzaine de relogés. « Parmi eux, il y avait d’anciens SDF, des gens comme vous et moi ayant connu un problème d’argent ou de santé et pour qui tout a basculé…, relèvent Marie et Bernadette. Or, disposer d’un logement décent à un prix correct est primordial pour entamer autre chose dans la vie. Et la réalité décrite par ces hommes au travers de leurs récits, c’est que tout le monde n’y a pas accès. Pour certains, c’est la débrouille au quotidien pour composer avec la pénurie de logement, l’insalubrité, les marchands de sommeil… »

« Le terme ‘écrivain public’ fait très savant. Il a une connotation littéraire, solennelle, alors que, en pratique, nous aidons à la rédaction. » Bernadette Joris, écrivaine publique à Mons

Donner un écho

De cet atelier d’écriture sont nés un ouvrage, Tous aux abris (éd. P.A.C. « Agir par l’Écriture », 2019), et l’envie de poursuivre l’aventure sur les planches avec la compagnie de théâtre-action, le Théâtre des Rues, en y incluant une nouvelle dimension : la gentrification. « Le noyau dur du groupe n’avait pas envie de se séparer, confie Bernadette. Les participants nous ont remerciées, car eux aussi partageaient des clichés erronés sur le logement, les propriétaires, etc. Et puis, surtout, ils se sont sentis regardés et écoutés. Au moyen d’une panoplie d’outils – le photolangage, la fresque d’émergence, le cadavre exquis, le questionnaire de Proust… –, nous les avons aidés à exprimer ce qu’ils ressentaient au plus profond d’eux-mêmes et à le partager ensuite dans l’espace public. C’est crucial de redonner la parole à des personnes qui ne l’ont plus. Et de les (re)mettre en capacité d’agir en faveur de leurs droits. »

En témoigne l’un des participants, Marc, 59 ans, ancien SDF : « Cette expérience est très enrichissante. Elle nous redonne beaucoup de confiance et nous motive à aller plus loin. Le théâtre va nous permettre de nous exprimer vers d’autres personnes et de les sensibiliser au problème récurrent du logement. En écrivant en commun un livre ou une pièce de théâtre, on développe un peu plus que la parole. On fixe un vécu dans le temps. On laisse une trace que l’on peut montrer et partager. Les gens vont pouvoir s’intéresser, lire, comprendre. C’est important ! Tout comme le travail de groupe, qui permet de casser la solitude, ressouder des liens, expliquer aux autres ou se faire expliquer, créer ensemble. » En collectif comme en individuel, l’écriture comme levier d’émancipation… Et d’action.

Certaines permanences individuelles sont maintenues « en distanciel » (PC, téléphone) durant le confinement. Pour plus d’infos, il convient de contacter la régionale concernée.

Source : Alter Échos n° 488, par ALLISON LEFEVRE  le 18-11-2020  

Les écrivains publics, pendant et après le confinement…

Pendant toute la durée du confinement, les écrivains publics ont poursuivi leurs missions, autant que possible.

Les coordinateur.trices de l’Espace Écrivain Public prennent la parole pour en témoigner et pour vous présenter en quelques minutes, qui un projet, qui un texte, qui une chanson, etc. nés de cette expérience très spéciale.

Comme bon leur semble et dans la bonne humeur!

 

Plus jamais: paroles de femmes

A la demande de la maison d’accueil « L’Espoir » à Cuesmes, un atelier d’écriture  a été organisé entre février et juin 2019. Le but était de donner la parole à des femmes qui avaient subi des violences conjugales et qui désiraient parler pour elles et aussi pour d’autres femmes…

Au cours de ces séances, les participantes, toutes volontaires, ont pu s’exprimer  sur les droits des femmes et mener une réflexion sur la façon d’agir pour les faire respecter.

Elles souhaitaient de cette manière laisser une trace positive de leur passage pour celles qui se retrouveront un jour à la maison d’accueil.

Ces rencontres, émouvantes et constructives, ont donné naissance à un petit recueil de « paroles de femmes » qui sera présenté à la maison « L’Espoir » le 5 mars 2020 à 14 heures.

Marie Demoustiez, responsable du réseau EP et Françoise Mathieu, EP

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Lire, écrire, créer – Formation à l’animation d’atelier d’écriture

QUAND :
14 octobre 2019 – 5 novembre 2019
OÙ :
Maison Losseau
Rue de Nimy 42
7000 Mons
Belgique

L’atelier d’écriture : faire vivre l’écriture partagée pour résister à une pensée dominante, s’en libérer pour s’émanciper individuellement et collectivement.

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Au cours de cette formation, 4 axes de travail seront privilégiés
1) Écriture et rapport au pouvoir :
• l’écriture est un lieu de pouvoir qui est, et reste pour chacun•e, à conquérir. Pouvoir sur soi, sur le monde.
• l’écriture est partout mais nous n’en avons pas conscience. Les mots sont à tout le monde.
• l’écriture, c’est comme la parole, « ça se prend » (est-ce que ça s’apprend ? Peut-être mais c’est plus que cela.)
• on écrit parce que d’autres ont écrit avant nous : apprendre quelque chose c’est entrer dans l’histoire de cette pratique humaine.

2) Écriture et pensée :
• la vision dominante est qu’on écrirait pour s’exprimer ! On écrit avec des mots d’abord, les idées viennent ensuite.
• on écrit pour donner forme à sa pensée.
• on crée un atelier d’écriture pour creuser une question qui nous pose problème.

3) Pourquoi vivre des ateliers et lesquels ?
• les ateliers proposés ici ne seront pas des leçons modèles, pas des pratiques prêtes à l’emploi.
• l’objectif est dans un premier temps de faire l’expérience d’une écriture individuelle et partagée et ensuite, dans un deuxième temps d’analyser ce qui se passe pour nous. Puis enfin, nous ferons quelques listes d’outils d’écriture.

4) Posture de l’animateur•trice :
• « Tous capables d’écrire » et donc la question : à quelles conditions ?
• « L’atelier est un espace hors menace », pourquoi ?
• « L’atelier est un lieu où les pratiques doivent construire des valeurs » : lesquelles ? comment ?

Méthodes
Ces espaces de formation seront conçus comme des moments à vivre pour soi d’abord. On y pratiquera la récolte de mots, la production de fragments d’écriture, des temps de lectures partagées. Le tout s’orchestrera entre phases de récit, moments de réflexion seul ou à plusieurs, détours par d’autres codes (arts plastiques, musiques, photo…)
Chaque phase sera suivie d’une analyse réflexive, moment de construction du sens de l’action avec des temps réservés pour penser collectivement le réinvestissement de la formation sur les terrains respectifs

Intervenant•es
• Pascale Lassablière – formatrice, créatrice et animatrice d’ateliers d’écriture au sein des ateliers Mots’Art
• Daniel Seret – artiste peintre et animateur-formateur
• Dominique Surleau – animatrice formatrice, coordinatrice de l’Espace Ecrivain Public et des formations PAC

Tarifs
Les tarifs comprennent les frais administratifs, pédagogiques, le matériel didactique, l’eau, le café/thé ainsi que des collations.
• gratuit pour les membres de PAC et pour les membres des Réseaux Ecrivains publics de PAC
• 250 euros pour les professionnel•les (remboursable par le fonds 4S pour les travailleurs.euses relevant des CP 329.02 ET 329.03)
• 120 euros pour les individuel•les
• 60 euros pour les étudiant•es/ personnes sans emploi (si les frais d’inscription sont un frein à votre participation, n’hésitez pas à nous contacter).
Le paiement se fait par virement bancaire :
– IBAN : BE84 8777 9458 0159
– Communication : Inscription / titre de la formation + Nom et prénom L’inscription sera validée après réception du formulaire d’inscription dûment complété et à la réception de la totalité des frais d’inscription.

Programme et inscription en ligne

www.espace-ecrivain-public.be/formations/lire-ecrire-creer-formation-a-lanimation-datelier-decriture/

Présence et participation indispensable à l’ensemble du dispositif !

Une organisation de PAC et de l’Espace Ecrivain public, avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles et de la Région Wallonne, en collaboration avec la Maison Losseau et la Province du Hainaut

Présence et action culturellesMaison Losseau

Fédération Wallonie-Bruxelles

Une écrivaine publique vous accompagne dans la rédaction de vos écrits à la bibliothèque communale de Mons (L’Îlot de la Grand-Place)

Le réseau des écrivains publics de Mons-Borinage
tient désormais une permanence à la bibliothèque communale de Mons.
Bienvenue !

Une écrivaine publique vous accompagne sur rendez-vous,
les mercredis et vendredis de 10h à 12h (hors vacances scolaires).

Où nous trouver ?
Bibliothèque communale

Rue de la Seuwe, 24
(Îlot de la Grand-Place)
7000 Mons
Contact : 065/56.26.72 (durant les heures de permanence)
ou sur ecrivain.public.mons@gmail.com

Combien de temps faut-il garder les documents bancaires et administratifs: 3 ans, 5 ans, 10 ans…?

Aujourd’hui, la plupart des banques sont passées au numérique, ce qui complique parfois l’obtention de ses extraits de compte. En outre, pour certaines banques, la durée d’obtention de ses extraits de compte est aussi parfois très limitée. Par exemple, chez Bpost ou Argenta, cette durée est de 18 mois maximum.

Depuis le début de l’année, Test Achats a reçu 100 plaintes à ce sujet. C’est pourquoi l’association de défense des consommateurs adresse cette demande au monde bancaire : « Nous estimons qu’il n’est pas possible de pousser les consommateurs vers le tout numérique et que la banque doit remplir ses obligations de maintenir à disposition les extraits de compte numérique pendant une durée de 10 ans. C’est la durée qui correspond à la prescription légale », déclare la porte-parole de Test Achats, Julie Frère.

Les extraits de comptes sont des preuves de paiement

Obtenir d’anciens extraits de compte est possible, mais pas gratuitement. Dans la plupart des banques, le coût de ce duplicata est de 5 euros. Or, l’association de défense des intérêts des consommateurs souligne que les extraits de compte sont « une source importante d’information » et peuvent, si besoin, servir de preuves de paiement. « Il se produit plein de choses dans la vie, comme un divorce ou une grosse dette à régler. Et, c’est toujours important de garder une preuve du paiement des montants intervenant dans ce contexte-là, afin de pouvoir le prouver en justice, » précise Julie Frère.

Les documents délivrés par le SPF Finances à conserver pendant 3 ans

Voilà pour les documents relatifs à votre compte ou assurance bancaire. Mais, qu’en est-il pour les documents délivrés par l’administration fiscale ou ceux à remettre à cette même administration ? La période pendant laquelle il est conseillé de conserver ces documents coïncide avec le délai de leur contrôle… le plus souvent fiscal.

Comme le précise le porte-parole du SPF Finances, Francis Adyns, « votre déclaration peut être contrôlée même après le paiement ou le remboursement de l’impôt. Elle peut être contrôlée dans un délai qui commence à partir du 1er janvier de l’exercice d’imposition. Si on prend l’exercice d’imposition 2019, la date de début du délai est le 1er janvier 2019. Ce délai de contrôle est de trois ans en principe, et de 7 ans en cas d’indices de fraude. A noter que le délai peut également être prolongé en cas de réclamation, d’une période égale à celle qui s’étend entre la date de l’introduction de la réclamation et celle de la décision du directeur, sans que cette prolongation puisse être supérieure à 6 mois. »

C’est pourquoi, conseille le porte-parole, il faut conserver pendant 7 ans tous les documents nécessaires pour remplir votre déclaration d’impôt (fiches de salaire, fiches de pension, extraits bancaires pour les pensions alimentaires, les attestations d’emprunt, frais professionnels si vous êtes indépendant…).

Assurances: tout dépend de la durée du contrat et de la procédure d’indemnisation

Enfin, nous nous sommes posé la même question pour les documents délivrés par les assureurs. Assuralia, l’Union professionnelle des entreprises d’assurance et de réassurances belges et étrangères opérant sur le marché belge, affirme « qu’il est préférable de conserver les documents d’assurance tels que les conditions contractuelles, y compris les conditions particulières, tant que la couverture d’assurance s’applique ou aussi longtemps qu’une procédure d’indemnisation est en cours. »

Les conserver… jusqu’à la mort

Voici la règle générale, mais la durée peut différer en fonction du type d’assurance contractée. Dans le cas de l’assurance-vie, Assuralia précise que « certaines assurances sur la vie courent jusqu’au décès. Il faut dès lors conserver les contrats d’assurance à vie. D’autres contrats d’assurance vie ont un terme et prévoient une prestation à une date déterminée ou expirent tout simplement. A partir de ce moment-là, et dès que les obligations fiscales relatives au contrat ont été remplies, vous pouvez vous en débarrasser. »

Autre cas de figure particulier: les assurances de responsabilité (les RC automobiles, les RC familiale…). Ici, « Une victime peut déposer une demande d’indemnisation à son assureur, dans un délai de 10 ans à compter du moment où elle a été notifiée qu’elle pouvait introduire cette demande. Il est donc raisonnable de conserver vos documents pendant 10 ans. Il est également possible de faire intervenir l’assurance, jusqu’à trois ans après expiration du contrat, pour des faits qui se sont déroulés pendant la période de couverture, » stipule Assuralia.

L.V., avec S. Breem