Chaque membre du réseau a été, par la force des choses, obligé d’évoluer dans un environnement (familial, social, professionnel) différent du quotidien avant confinement.
On peut vivre ce confinement avec philosophie et/ou pénibilité, le subir comme une frustration, l’apprécier comme une parenthèse de repos forcé ou encore tout ça à la fois.
Il peut aussi arriver que cette période particulière amène à s’interroger sur son propre fonctionnement ou celui du monde en général. Cela induit peut-être une envie de changements à différents niveaux, de nouvelles aspirations.
C’est peut-être aussi un moment qui interpelle par rapport à sa propre vie, à ce qui nous attend demain, à faire le point sur son vécu personnel ou encore relever ce qui nous inquiète pour l’avenir.
Certains écrivains publics de la régionale se sont exprimés afin de laisser une trace en cette période particulière.
Je vous invite à découvrir leurs textes.
Marie DEMOUSTIEZ
Coordinatrice du réseau des écrivains publics de la régionale Mons-Borinage
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Petit lexique d’une confinée
Vacances
Plus de réunions, de conseils d’administration, de formations.
Plus de cours de danse, de permanences.
Vacances !
Déconnexion
Distanciation physique avec l’ordinateur pour profiter du temps retrouvé.
Marcher
Marcher pour décompresser, se ressourcer.
Marcher pour oublier, pour méditer.
Marcher encore et encore.
Patience
Cultiver sereinement la mère de toutes les vertus.
Ennui
Retrouver le plaisir de l’ennui.
Respirer
Respirer au rythme de mes pas.
Respirer pour savourer d’être en vie.
Déconfinement
Terme nouveau décliné à toutes les sauces.
Avenir
Jeté aux oubliettes.
Vain questionnement.
Rêve clandestin.
Et après ? Et l’après ?
A nous de l’inventer !
Fabienne F.
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En attendant les beaux jours : journal d’une confinée…
Samedi 21 Mars 2020
Voilà, c’est le printemps. Malgré le vent glacial, les jonquilles sont en fleurs, les oiseaux chantent et l’herbe pousse… Et pourtant…
Oui, et pourtant, ce printemps ne ressemble à rien de connu : la situation est inédite, anxiogène et angoissante. Nous sommes en confinement, le pays est à l’arrêt, le monde est à l’arrêt à cause d’un virus, un minuscule virus qui ne se voit pas mais qui tue sans distinction les hommes, les femmes de toutes conditions, de toutes races, riches et pauvres, adultes et vieillards….
Le monde a peur, les humains ont peur… eux qui se pensaient plus forts que la nature elle-même, paniquent pour eux, pour leur famille, leurs amis, leurs parents et aussi pour leur travail, leurs loisirs, leurs voyages… leur vie tout entière qui vient de s’arrêter brusquement sans savoir le temps que va durer ce confinement obligé.
Je ne suis pas différente d’eux : moi aussi, j’ai peur pour moi, mon compagnon, mes amis, ma famille, ma vie. Où tout cela va-t-il nous mener ?
Vendredi 27 Mars
Et voilà, ça continue. .. Ce matin, grande promenade seule vers le village voisin : je traverse les bois, il y a du soleil, les oiseaux chantent, la nature est belle, c’est le printemps. Plaisir de la marche dans le calme complet. Très peu de personnes dehors.
Arrivée sur la place du village, je sonne chez I. Elle est là, sourires et chaleur. Elle me propose un café derrière sur la terrasse au soleil. On parle, on rit, on partage nos inquiétudes et nos espoirs… C’est bon de parler à une amie. C’est tellement bon de partager ce que l’on ressent, en toute amitié et discrétion. Elles sont là, les vraies valeurs. L’amour, l’amitié, le partage… tout ce qui fait que nous sommes pleinement humains.
Jeudi 2 Avril
Quand l’homme n’aura plus de place pour la nature, peut-être la nature n’aura-t-elle plus de place pour l’homme. » (Stefan Edberq)
Eh voilà, c’est le début de la troisième semaine de confinement. Les « nouvelles » n’en sont pas, elles nous disent que la Belgique a passé le cap des 1000 morts, dont une petite fille de 12 ans.
Il y a des moments où ça va, il y en a d’autres où je suis complètement démoralisée.
Lundi 13 Avril
Cela fait presque un mois maintenant… un mois de con… Même le mot commence à m’énerver.
Le pire, c’est qu’on ne sait pas, on ne sait pas quand on pourra reprendre une vie normale – mais qu’est-ce qu’une vie normale au fond ? – on ne sait pas qui pourra sortir, les spécialistes eux-mêmes n’ont aucune idée de la suite des événements.
Jeudi 30 Avril
Eh voilà, cela fait six semaines de confinement, un mois et demi ! On avance des dates pour un dé-confinement lent, progressif, pas tout le monde en même temps… et puis, on recule : masques ou pas masques, vacances ou pas, … en fait, j’en ai marre : je ne supporte plus les « infos », fake news et nouvelles en tous genres…
Je n’ai plus envie de rire – ni de pleurer d’ailleurs, – j’ai envie d’autre chose… mais quoi ?
Françoise M.
Comment, en 2020, j ‘ ai vécu le confinement
Je mentirais en disant très bien. Généralement très actif, j’ai vécu cette période assez bizarrement, j’ai eu pas mal de passages de repos complet. Contrairement à mes habitudes, j’étais plus souvent à ne rien faire qu’au travail. Une autre façon de vivre, mais qui n’a pas changé mes idées. Pas de soucis, pas de stress, un moral au zénith, pas de provisions – uniquement le nécessaire pour quelques jours –. Je continue à vivre sur ma lancée, au ralenti certes, mais sans rien y changer à part l’absence de mon ALE, ce qui me fait faire la lessive et la vaisselle, charges dont je n’avais plus l’habitude. Pour faire la vaisselle, j’ai dû m’asseoir, ce n’est pas pratique et, pour pendre le linge, j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois, entrecoupées de périodes de repos. Mon corps vieillit, mais à part cette usure logique, je me trouve en bonne santé et je veux le rester. Pris au dépourvu, je n’ai pas pu réagir à l’absence de cette dame. J’aurais dû proposer le télétravail, très à la mode aujourd’hui. Mais il aurait fallu qu’elle m’explique, à distance, ce que j’aurais dû faire à sa place. Encore, eût-il fallu, que j’en fusse capable ! A noter que le télétravail se généralise de plus en plus, dans les administrations communales notamment, alors que les bureaux sont déserts pour la plupart et que les ouvriers communaux ne s’activent plus sur les chantiers. Par contre, le bourgmestre de Saint-Georges estime que le travail doit se poursuivre et tout cela en dépit des mesures imposées par le Conseil National de Sécurité. Même l’aéroport de Charleroi ferme ses pistes.
Vous qui me lisez, je ne sais pas comment vous faites pour reconnaître les jours de la semaine. En ce qui me concerne, semaine ou week-end, je ne vois plus de différence sauf que le temps me paraît un peu plus long !
On ne parle peut-être pas encore, au début de cette crise, de confinement, mais dans certains pays, il y a interdiction de circuler. J’ai reçu, le 9 mars, d’un ami et collègue, écrivain public en vacances en Italie, dans la famille de son épouse, un mail, en copie qui disait ceci : « Les événements se précipitent ici et l’interdiction de circuler concerne à présent la province où je me trouve (Vercelli) : coincé jusqu’au 3 avril (au plus tôt) je ne pourrai donc être présent à la réunion. De votre côté, soyez tous prudents : notre gouvernement n’a pas pris la mesure de la menace et vous risquez de vous retrouver dans une situation égale ou pire qu’en Italie… et ce n’est pas une plaisanterie. On en reparle dans quinze jours – trois semaines… Le virus a un pouvoir de contagion sans précédent et, même si le taux de mortalité est faible, sa puissance va engorger les services d’urgence et de réanimation avec les personnes âgées en complications respiratoires et les malades en baisse d’immunité. Chaleureusement. (Paul) ». A noter que Paul avait raison, un mail du 19 mars de la RTBF nous apprend que le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé que les mesures de confinement prises depuis une semaine en Italie, seraient « prolongées à leur échéance », le 3 avril. « Les mesures que nous avons prises, tant celle qui a entraîné la fermeture d’une grande partie des entreprises et des activités individuelles dans le pays, que celle concernant les écoles, ne peuvent être que prolongées à leur échéance », a déclaré Giuseppe Conte dans le quotidien Il Corriere della Sera de jeudi. Il faut savoir que Paul est docteur en médecine de son état, et même s’il en a quitté la carrière aujourd’hui, il sait de quoi il parle et dix jours après, quand je revois ce texte, c’est bien de la situation, chez nous, dont il parlait.
Je reçois à l’instant (21/3) un message de Françoise, une autre collègue du réseau des écrivains publics, confinée, elle aussi et qui pense que je dois trouver le temps bien long.
CONFINEMENT …
Le dictionnaire Larousse nous apprend que « le confinement est l’action de confiner, de se confiner dans un lieu ; c’est le fait d’être confiné. » Il donne comme exemple « la situation d’une population animale trop nombreuse dans un espace trop restreint et qui, de ce fait, manque d’oxygène, de nourriture ou d’espace. » Nous voilà ramené à une population animale, mais soyons satisfaits qu’on ne nous ait pas trouvé un nouveau nom anglais puisque dans cette langue, cela s’écrit : confinement, mais se prononce … Ce confinement, nous, les personnes âgées, nous l’avons connu pendant la dernière guerre mondiale et certains, comme les prisonniers de guerre et autres déportés, en ont souffert.
Un autre dictionnaire nous donnera comme définition : « cantonnement, quarantaine, caserne, isolement, baraquement, campement. » Avec quarantaine, c’est déjà mieux . La quarantaine consiste à isoler des personnes, des animaux ou des végétaux durant un certain temps, en cas de suspicion de maladie contagieuse, pour empêcher leur propagation. En empêchant les personnes d’avoir des contacts avec des individus sains se trouvant à l’extérieur de la zone de confinement, on rend la contagion impossible et les maladies infectieuses disparaissent d’elles-mêmes. C’est une mesure-barrière ; l’une des méthodes de prévention et de gestion des risques liés aux maladies infectieuses.
Continuons nos recherches et nous trouvons dans un troisième document : « Isolement (d’un prisonnier) – semble ne plus être employé –, ou le fait d’être retiré, action d’enfermer, le fait d’être enfermé dans des limites étroites. » Ou encore : « interdiction faite à un malade de quitter la chambre » et pour terminer, on en revient aux animaux – et aux plantes – : « maintien d’un être vivant, animal ou plante, dans un milieu de volume restreint et clos. »
La RTBF, quant à elle, nous donne le mot d’ordre suivant : « Chacun doit rester chez soi au maximum pour limiter les contacts extérieurs. » Sans oublier que, le 29 mars prochain, c’est le changement d’heure. Quelle chance ! tout le monde pourra… rester chez lui une heure de plus.
Et si vous voulez alimenter votre savoir, consultez Wikipédia.
PANDEMIE …
Quant à pandémie, la définition est plus simple : « Épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier. » C’est bien notre cas, nous sommes en plein dedans.
CORONAVIRUS …
Les coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l’homme, allant du rhume banal au SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus) et qui causent également un certain nombre de maladies chez l’animal. Ce nouveau coronavirus est une souche particulière qui n’avait encore jamais été identifiée chez l’homme. Depuis la fin de l’an dernier, les cas se multiplient. Et aujourd’hui, malgré le nombre de cas notifiés jusqu’à présent, on a très peu d’informations sur la transmission, la gravité et les conséquences cliniques de cette infection. D’après l’Organisation mondiale de la santé, le Coronavirus se caractérise par une infection respiratoire aiguë généralement caractérisée par de la fatigue, de la fièvre, de la toux ainsi que des difficultés respiratoires. Des symptômes comparables donc à ceux de la grippe saisonnière ou d’un gros rhume. Certains patients présentent des douleurs, une congestion nasale, un écoulement nasal, des maux de gorge ou une diarrhée. Ces symptômes sont généralement bénins et apparaissent de manière progressive. Certaines personnes, bien qu’infectées, ne présentent aucun symptôme et se sentent bien. La plupart (environ 80 %) des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement particulier.
COVID-19 …
Quand au COVID-19 (ex 2019-CoV) c’est le nom qui a été donné à ce coronavirus qui s’est propagé depuis la Chine fin de l’an dernier et qui, aujourd’hui, impacte sérieusement notre pays.
Ceci nous amène, forcés et contraints , à revoir notre façon de vivre. Les anciens, comme moi, n’ont jamais connu pareille situation dans notre beau pays et nous devons nous plier aux nouvelles règles qui sont imposées. Il y va de notre bien, il y va de notre vie. Il y a certainement matière à écrire un livre sur cette situation exceptionnelle que nous vivons aujourd’hui, là n’est pas mon intention, mais je souhaite coucher sur papier, tout ce qui se passe, suite à cette situation que nous n’avions jamais connue et que j’espère exceptionnelle et très passagère.
Je l’avoue, je suis complètement désorienté, mon agenda est vierge de tout contact de quelque nature que ce soit jusqu’au 5 avril au moins, c’est la date qui nous est le plus souvent communiquée. En ce qui me concerne, c’est Enéo qui a essuyé les plâtres en supprimant deux réunions à Namur les 12 et 13 mars. Et à cette dernière date, suite à l’interdiction de visites dans les maisons de repos, ma lecture hebdomadaire étant bien entendu annulée, de même que le lundi suivant, date à laquelle était programmée le dernier demi-jour de formation sur la vieillesse qui était prévue dans un home de Tournai : supprimé, évidemment.
Un peu à la fois, tout a été supprimé : repair-café, Alzheimer-café, permanences d’écrivain public. Tout ce qui sportif, comme l’A.G. de la LBFA, l’amicale des officiels, tout ce qui est culturel, etc… Les derniers jours de la semaine dernière, j’ai encore fait quelques courses, mais je n’ai aucune provision d’avance, je n’en vois pas la nécessité. Mais demain ou après, mes petites réserves seront épuisées, il faudra les reconstituer. Heureusement, les commerces d’alimentation qui restent ouverts, y compris le week-end, ont pensé à tout : ils ont prévu des horaires spéciaux pour les personnes âgées et cela dès la première heure d’ouverture. Pas de chance pour moi, quand je n’ai rien de programmé, je me lève plus tard. Je ferai la file et j’attendrai sagement mon tour. Ce qui m’inquiète un peu, ce sont mes lunettes de lecture dont je n’ai aucune nouvelle. Je devais les recevoir, déjà, vendredi dernier, le délai est passé de plusieurs jours et je n’ai pas de nouvelles. Ce n’est pas grave, je m’en tire avec une paire à deux euros cinquante ! Le commerce qui devait me les fournir est fermé et pourtant les mesures prises le 17 mars par le gouvernement fédéral prévoient que « les opticiens peuvent rester ouverts parce qu’ils font partie des secteurs essentiels, à condition que les mesures de distanciation sociale soient respectées. »
Je voulais répondre à l’appel lancé par notre animatrice des écrivains publics de faire un texte sur cette période qui aura marqué la fin de ma vie mais en relisant le début du texte que j’avais écrit au jour le jour, j’en étais déjà à la vingtième page. Je conserve le début et j’efface la suite, sans la relire, parce que je me demande où je vais pouvoir m’arrêter .
Mes activités d’écrivain public sont tombées à pratiquement zéro. Deux demandes en tout et pour tout. La première concerne le décès d’une personne handicapée dont je m’occupais et pour qui je venais d’introduire un dossier de demande d’intervention à l’AVIQ. Dossier sans suite, vous vous en doutez. Par contre, à la demande de sa fille unique, j’ai pris contact avec le notaire et le bureau d’enregistrement. La seconde demande concerne un chômeur, aussi habitué de mes services, qui souhaite maintenant s’installer comme maraîcher. Du travail en perspective pour toutes les formalités nécessaires. A revoir après le confinement !
Pendant cette période, j’avais trois rendez-vous médicaux en clinique. Les deux premiers ont été traités par voie téléphonique, le troisième, aujourd’hui, dans une clinique de jour.
Je dois avouer qu’un problème important est venu perturber mon emploi du temps. Normalement j’imprime assez bien, venant d’internet ou des courriels que je reçois. Mon imprimante s’est bloquée dès le début du confinement. Pas moyen de me faire dépanner. Dépanner, façon de parler, elle est irréparable et hier, j’ai fait l’acquisition d’un nouvel accessoire qui, j’espère pourra être branché lundi prochain.
Je vais continuer à vivre cette fin de période de confinement en respectant scrupuleusement les directives – quelquefois contradictoires – , qui nous sont diffusées à longueur de journée.
Roland MAURY
14 mai 2020
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De l’inspir à l’expir
Mi avril 2020, Val des Écoliers, les cerisiers du Japon sont en fleurs… et ce confinement qui n’en finit pas, telle une longue respiration, entre l’inspir suspendu et l’espoir d’un expir tardant à venir, rétention d’un souffle d’espérance d’une prochaine expiration libératrice.
Dans l’air, flottante et invisible, minuscule bombe casquée de picots venimeux cherche cellule humaine. Systèmes immunitaires non défaillants s’abstenir !
Défiant toute frontière terrestre, un caméléon mortel a soudainement frappé, fauteur de troubles sans âme. Certains s’interrogent : la planète se vengerait-elle d’avoir été trop malmenée ? Au-delà de l’effet papillon, du pôle Nord au pôle Sud, il pleut du corona. Insaisissable vecteur d’émotions d’effroi, le cauchemar sonne à nos portes. Covid 19 est là, possible menace d’extinction de verrous d’une mondialisation à outrance.
Alors que les linceuls se couchent par milliers, les pontes de la finance tremblent. Les masques de fortune filtrent tant bien que mal l’ennemi invisible, passoires d’un monde devenu étrange. La science s’ébranle, l’avenir est incertain.
Humain, souviens-toi de ces forêts qui brûlent, des inondations engloutissant tes frères, de la famine qui les décime, loin de toi, si loin de toi.
Hier, il était minuit moins cinq. Quelle heure est-il ce matin ?
Le réchauffement climatique, Trump l’avait dans son pantalon. La course effrénée à la consommation maintenait l’économie en croissance, au prix de l’exploitation de populations entières à l’autre bout de la planète. La Terre était à nous, peuple prétendument civilisé.
Dé-lo-ca-li-ser, pour produire plus et à bas prix, peu importe les conséquences, quitte à creuser l’écart entre le monde des nantis et celui d’une population ayant pour seul crime à son actif de n’être pas bien née. L’arche de Noé s’est réinventée, menée par des cow-boys assoiffés de pouvoirs et d’argent.
Mais voilà, contre toute attente, une indicible bombe casquée vient de faire voler en éclats nos certitudes, nos habitudes. Retour aux fondamentaux.
Ton rêve de vacances aux horizons lointains s’éloigne tandis que nos soignants s’épuisent, tout comme ces autres héros de l’ombre qui approvisionnent les rayons de tes magasins ou contribuent à faire en sorte que tu puisses encore manger au-delà de ces temps incertains.
Que feras-tu, toi, quand tu auras retrouvé le vent de la liberté ? Avant d’ouvrir ta porte, auras-tu pris conscience de la fragilité de ton espèce, oseras-tu encore te fier à l’étanchéité des murs épais derrière lesquels tu t’es tenu confiné tant de temps ?
En guise de réponse, je te livre le message d’une dix-neuvième identification de coronavirus : Ne sous-estime plus jamais l’espace de ton inspir et de ton expir, cet air d’incertitude qui continuera désormais à virevolter autour de toi…Puisse ton embarras laisser meilleur le monde aux enfants de demain !
Bernadette JORIS
Texte rédigé à Mons, le 15 avril 2020.
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Actions anti-corona
Vivre le confinement (c’est)
Adapter son comportement (et)
Choisir son déguisement
Accepter d’être différent
Travailler le comment
Envisager les changements
Refuser le découragement
Fuir l’énervement
Favoriser le dévouement
Applaudir les soignants
Apprécier le présent
Réfléchir au temps
Envisager demain autrement